IMG 20181204 093409Révocation, mutations, appels à d’autres fonctions, sont des mesures prises par le Ministre des enseignements secondaires (MINESEC) cette année scolaire 2018-2019 vis-à-vis des responsables d’établissements scolaires publics où la corruption, le monnayage de place se portaient bien.

En septembre 2017, l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (ACDIC) les avait cités parmi les responsables des lycées les plus corrompus

du département du Mfoundi, dans son rapport d’enquête dont le Ministre des enseignements secondaire fut compté parmi les destinataires. Dans ledit rapport, plusieurs établissements de Yaoundé, tels les lycées bilingues d’Application, d’Emana, d’EtougEbé, les lycées de Mimboman, de Minkan, de NsamEfoulan, de Nyom, d’Elig Essono, furent pointés du doigt. 60 000 à 150 000 FCFA pour inscrire un enfant en classe de 6ème, 5ème, 3ème ou 2nde, était la somme exigée des parents. Soit la majoration du double au triple des frais d’inscription et frais d’APE (Association des parents d’élèves).

Ces faits décriés par les victimes et confirmés par une enquête de la Cellule nationale anti-corruption (CONAC) ont suffi au MINESEC pour signer l’arrêté N° 243/18 du 13 septembre 2018, portant nomination de nouveaux responsables. Alors que certains ont été mutés ou appelés à d’autres fonctions, d’autres ont été relevés de leur fonction, à l’instar du proviseur du lycée bilingue d’Emana.

Pour l’ACDIC, cet acte traduit la volonté du MINESEC d’éradiquer ce fléau de son département. Aussi ne s’est-elle pas retenue de lui adresser une lettre de félicitations. Toutefois, elle appelle les autorités compétentes à redoubler d’efforts car la lutte contre la corruption est loin d’être terminée. Le rapport d’une nouvelle descente de ses enquêteurs sur le terrain en septembre 2018 indique que de nouvelles stratégies de monnayage des places en classe de 6ème en particulier ont été mises en place.Les mains cachés des proviseurs véreux se sont avérés être les responsables de la sécurité, les agents du service accueil/renseignement, les vendeurs de tenues et autres fournitures scolaires postés à l’entrée des établissements, jouant le rôle d’intermédiaire entre les membres du staff du lycée « efficaces » et les parents. Avant de les rencontrer, le parent devait présenter à l’entremetteur le dossier complet de l’enfant à inscrire comme pour prouver qu’il n’est pas un espion du MINESEC, de la CONAC, ou de l’ACDIC. Le tarif exigé est resté le même : 100 000 à 150 000pour la classe de  6ème, 50.000 à 75.000 frs CFA pour les classes de 5ème, 3ème et 2nde. Des petits noms ont été attribués à ces dessous de table, question de se faire plus discrets. On ne parle plus de « tchoko », mais de « Fond de dossier », « pangolin », « accompagnement », « Bonjour », « 5 doigts de la main » …

Avec 365 milliards de FCFA, le secteur de l’éducation affiche l’un des budgets les plus élevés en cetexercice budgétaire au Cameroun.Les années passent et se ressembleront-elles toujours au MINESEC ? Wait and see. Pourrait-on dire.